Non, c’est NON 30 mars
Sur une idée sympa de Sylvain, 13 ans, qui fait de très chouettes compositions (petites saynètes) à partir de cailloux et de bouts de bois peints… allez vite voir ses oeuvres…ici
Sur une idée sympa de Sylvain, 13 ans, qui fait de très chouettes compositions (petites saynètes) à partir de cailloux et de bouts de bois peints… allez vite voir ses oeuvres…ici
…. oubliez le pavet… (traduit en français du magazine Science et vie)
L’épreuve de forces : attraction terrestre contre poussée de l’eau…
Lorsqu’ un galet entre en contact avec l’eau, il rebondit : la force de poussée de l’eau (perpendiculaire à la surface du galet) l’emporte sur le poids du galet. Aussi, via sa composante horizontale, elle le ralentit. La gravité ne tarde pas alors à ramener le galet à l’eau, qui ricoche, ricoche… jusqu’à ce que la poussée de l’eau domine le poids du caillou!
Choisir un beau galet : léger, large et plat…
Cela augmente la surface de contact entre le caillou et l’eau, donc la force de poussée.
Faire tourner le caillou : stabiliser son mouvement…
Un objet qui tourne tend à conserver son axe de rotation. C’est l’effet gyroscopique. Aussi il résiste d’autant mieux aux perturbations qu’il tourne vite : il ne plonge donc pas la tête la première.
Choisir un beau galet : léger, large et plat… et ROND…
Sa rondeur accentue l’effet gyroscopique.
Faire pivoter son galet de… 20°
L’angle d’incidence magique de 20° offre au galet un maximum de chances de ricocher.
S’assouplir le poignet : plus on le lance fort, plus il doit tourner vite…
Lancer vite permet d’augmenter la force de poussée, mais une vitesse trop élevée amoindrit l’effet gyroscopique. Programmez donc votre poignet pour lancer le caillou à la vitesse de 60 km/h et ce sera parfait.
Les jeux d’enfant mènent à tout…
Ces révélations sont le résultat d’expériences réalisées par Christophe Canet, du laboratoire de physique de la matière condensée de Lyon et de son collègue Lydéric Bocquet, de l’Institut de recherche sur les phénomènes hors-équilibre de Marseille. Et oui, lancer des cailloux, ça crée des emplois… et des records : Kurt Steiner est le champion du monde de la catégorie avec 40 rebonds !!! Les vidéos montrent le record sous 2 angles différents (vidéo1 vidéo2 ) avec un ralenti (Ralenti).
Plaine du Tibet…
« Un tout petit caillou peut briser une grande jarre… »
Proverbe chinois (!!!)
Crotone, Grande Grèce (Italie du Sud), VIe siècle av. J.-C.
Pour Théodore, entré à l’Académie depuis à peine un mois, l’idée d’étudier les nombres lui avait d’abord paru saugrenue. Son père, ingénieur et astronome réputé, lui avait surtout appris l’amour des sciences naturelles et de la philosophie. Une solide éducation lui avait ouvert les portes de l’Académie. Il avait impressionné les maître-recruteurs par ses connaissances et par sa personnalité curieuse et perspicace.
Mais, les nombres ? Ne sont ils pas les monotones instruments du commerce et de la mesure ? Quand le maître d’arithmétique avait amorcé son cours d’initiation, Théodore avait eu l’impression d’entendre un illuminé : « Dieu a organisé l’univers au moyen des nombres. Dieu est l’unité et le monde est la pluralité. Le un est le géniteur : tous les autres nombres lui doivent leur existence. L’élévation de votre esprit jusqu’à l’Union Suprême dépend de votre aptitude à comprendre les rapports numériques harmonieux dans tout ce qui existe. Tout Pythagoricien est follement épris des nombres, car tout est nombre ! »
Les cinq novices assis, à même le sol, devant l’orateur enflammé n’osaient plus croiser son regard. Le maître indifférent avait alors plongé la main sous sa tunique et, d’un geste théâtral, jeté une poignée de cailloux au sol :
« Que pouvez-vous dire de ces cailloux ? ».
Il y a 40 000 ans, nos ancêtres savaient déjà dénombrer des objets en utilisant un système à la fois simple et efficace : associer chaque élément d’une collection à dénombrer à un autre élément plus facile à manipuler. Les premières traces de dénombrement ont été découvertes sous la forme d’entailles sur des os ou des bois de renne.
Un autre système bien pratique consistait à associer un petit caillou à chaque objet à dénombrer : autant de cailloux que d’objets… Seulement, si le lot d’objets était trop important, le nombre d’équivalents devenait à son tour ingérable. Outre les risques d’erreurs (allez entasser 1236 petits cailloux vous !), on risquait vite d’être encombré. On dut donc
créer de nouvelles unités de comptage. Chaque fois que 10 petits cailloux étaient utilisés, on les remplaçait par un caillou plus gros ou d’une couleur ou d’une forme différente… Aussi pour 1236 objets, il suffisait d’utiliser seulement 1 gros caillou noir, 2 gros cailloux blancs, 3 petits cailloux noirs et 6 petits cailloux blancs. Ainsi, 12 cailloux peuvent en dénombrer 1236 !
Clotilde Olyff Alphabet en Galets
galets sur panneau de particules 74×114 cm (1990/2004)
« Terne au sol, comme le jour est terne par rapport à la nuit, à l’instant même où l’onde le reprend elle lui donne à luire. Et quoiqu’elle n’agisse pas en profondeur, et ne pénètre qu’à peine le très fin et très serré agglomérat, la très mince quoique très active adhérence du liquide provoque à sa surface une modification sensible. Il semble qu’elle la repolisse, et panse ainsi elle-même les blessures faites par leurs précédentes amours. Alors, pour un moment, l’extérieur du galet ressemble à son intérieur : il a sur tout le corps l’œil de la jeunesse.[...] Sorti du liquide, il sèche aussitôt. C’est-à-dire que malgré les monstrueux efforts auxquels il a été soumis, la trace liquide ne peut demeurer à sa surface : il la dissipe sans aucun effort. Enfin, de jour en jour plus petit mais toujours sûr de sa forme, aveugle, solide et sec dans sa profondeur, son caractère est donc de ne pas se laisser confondre mais plutôt réduire par les eaux. Aussi, lorsque vaincu il est enfin du sable, l’eau n’y pénètre pas exactement comme à la poussière. Gardant alors toutes les traces, sauf justement celles du liquide, qui se borne à pouvoir effacer sur lui celles qu’y font les autres, il laisse à travers lui passer toute la mer, qui se perd en sa profondeur sans pouvoir en aucune façon faire avec lui de la boue.
Francis Ponge, Le Galet, dans Le parti pris des choses (Œuvres complètes I, la Pléiade 1999)
Ben y’a des jours où il ne fait pas bon s’appeler Pierre….
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« Mais qui se soucie de regarder un caillou ? On pousse devant soi quelques idées distraites qu’on croit indiscutables. Et le passant va son chemin, cherchant un ami peut-être, ou le sens de la vie, ou la maison de Dieu. Tout était là pourtant, sur le bord de la route, dans ce morceau de roc effleuré d’un œil vague. Il aurait suffi de se pencher sur lui, et de faire sa connaissance. Il aurait suffi de renoncer un instant à quelques certitudes, à quelques suppositions. Il aurait suffi d’un peu d’oubli de soi, d’un rien d’amour. Si vous aimez les choses, elles viennent, elles vous parlent, elles se mettent d’elles-mêmes à votre service. L’amour que vous donnez à ce caillou provoque l’éveil de l’amour endormi dans ce caillou, parce que dans toute chose il y a de l’amour endormi, du désir d’échange, des élans de gratitude qui n’attendent que d’être réveillés. »
Henri Gougaud